41) China is serious about biochar // La Chine prend le biochar au sérieux

(en français ci-dessous, in French below)

While a student at the University Institute for Development Studies in Geneva, a teacher published a book presenting development as ‘a tale’. The book gave an anthropologist point of view. In his analysis, development was ‘a Western tale’, a desire to dominate nature unique to Europeans. I never bought into this European uniqueness perspective, supposedly explained and driven by a christian thinking considering nature as our servant. While industrialisation was indeed for a long time mainly European, Japan industrialized way before other Asian countries — with Taiwan it had colonized. Within Europe itself, it took time before some countries industrialized following the UK. Recently some developing countries have built-up their economy swiftly, Brazil or Bolivia in South America for example. Lead by an indigenous President, Evo Morales, Bolivia increased the size of its economy by a factor of ten in only fourteen years, one of the fastest economic growth in history. In a country where Europeans descendants are a small minority. Clearly, economic development factors are not unique to Europe, and, vary according to political circonstances, ressources, technology and science availability, historical moments. 

To think China would limit its development process to copying products at perpetuity, as sometimes heard, is pure ethnocentrism. The creation of the first biochar academic journal by a Chinese university is showing that view wrong. China can lead. The creation of the Biochar Journal in English by Shenyang Agricultural University is a major event, and proves China can innovate. China suffered numerous famines in its history. That may explain its interest for biochar. The introductory article of the inaugural issue of Biochar Journal also expresses a perspective in line with international issues and new scientific perspectives associated with global warming, nature-based climate solutions, carbon farming or regenerative agriculture. Biochar Engineering and Technology Research Center’s Wen-Fu Chen writes:

« Sustainable development is the common and eternal theme of human society. With the rapid development of modern industry, agriculture and service, the ancient carbon balance has been broken. The carbon that was originally stored underneath the earth, represented by fossil energy and organic substances, has been released in large quantities, resulting in a series of ecological and environmental problems such as increased greenhouse gases, soil degradation, and declined quality of the cultivated land. All these factors contribute to the general tone of the global climate change, which possess impacts on the already fragile food security, energy resources, and the safety of environment and ecology. »

Being serious

On youtube engineer Sandy Munro is someone talking from a unique perspective. His company Munro and Associates dismantles cars to evaluate them. They evaluate products’ quality, fabrication proposes, they suggest ways to improve fabrication and reduce costs. One interviewer described Sandy as a « manufacturing guru ». When asked why Tesla does so much better electric cars with much less financial means than other bigger and older car makers, his answer was: « they are serious at it, other companies get lost in bureaucracy, and, lack the commitment ». 

« The commitment » is definitely a good start when it comes to get results. China is serious/committed at insuring its food security. Which reminds me… A few years ago I made a presentation on biochar at the International University in Geneva, a business school where I was giving courses on the environment. While all diplomatic missions at the Geneva’s UN Palais des Nations had been invited, only two young women from the Chinese mission showed-up. Their job was to take notes, obviously to gather information. My thought at the time was « this is a country serious at obtaining results, serious at having success ». China now produces biochar from rice husks in 50 industrial plants. They are ahead of the game, in production as well as in biochar science. China is ‘serious’ about biochar. 

La Chine prend le biochar au sérieux

Lorsque j’étais étudiant à l’Institut universitaire d’études du développement à Genève, un professeur publia un livre présentant le développement comme « un conte ». Le livre offrait la perspective d’un anthropologue. Dans son analyse, le développement était « un conte occidental », un désir de dominer la nature unique aux Européens. Je n’ai jamais adhéré à cette perspective supposée s’expliquer et être conduite par une pensée chrétienne considérant la nature comme notre servante. Alors que l’industrialisation fut longtemps il est vrai principalement européenne, le Japon s’industrialisa bien avant les autres pays asiatiques — avec Taiwan qu’il avait colonisé. À l’intérieur même de l’Europe, certains pays ont pris du temps à s’industrialiser à la suite de la Grande-Bretagne. Récemment certains pays ont construit rapidement leur économie, le Brésil et le Bolivie en Amérique du Sud par exemple. Menée par un Président autochtone, Évo Morales, la Bolivie a multiplié la taille de son économie par dix en seulement quatorze années. Il s’agit d’une des plus rapide croissance économique de l’histoire. Dans un pays où les descendants européens sont une petite minorité. Les facteurs propices au développement ne sont clairement pas uniques à l’Europe; ils varient selon les circonstances politiques, les ressources, la technologie et la science disponibles, ils sont fonction d’une moment historique. 

Croire que la Chine limiterait son processus de développement à perpétuellement copier des produits, comme on l’entend parfois, est de l’ethnocentrisme. La création du tout premier journal scientifique sur le biochar par une université chinoise montre que ce regard est faux. La Chine peut être leader. La création en anglais du Biochar Journal par Shenyang Agriculture University est un événement important, et, prouve que la Chine peut innover. La Chine a connu de nombreuses famines dans son histoire. Cela pourrait expliquer son intérêt pour le biochar. Le premier article du numéro inaugural de Biochar Journal exprime également une perspective en concordance avec les questions internationales et les nouvelles perspectives scientifiques associées au réchauffement planétaire, les solutions au climat fondées sur la nature, l’agriculture fondée sur le carbone et l’agriculture de régénération. Wen-Fu Chen du Biochar Engineering and Technology Research Center écrit:

« Le développement durable est un thème partagé et éternel de toutes les sociétés humaines. Avec le développement rapide de l’industrie moderne, de l’agriculture et des services, l’équilibre carbone d’autrefois a été brisé. Le carbone stocké au départ sous la croute terrestre représenté par l’énergie fossile et les substances organiques, a été libéré en de grandes quantités. Le résultat est une série de problèmes écologiques et environnementaux comme l’accroissement des gaz à effet de serre, la dégradation des sols, le déclin de la qualité des terres cultivées. Tous ces facteurs contribuent au ton général des changements climatiques planétaires, avec des impacts sur une sécurité alimentaire déjà fragile, sur les ressources énergétiques, et sur la sécurité environnementale et écologique. » 

Être sérieux

Sur youtube l’ingénieur Sandy Munro parle depuis une perspective unique. Munro et Associé, son entreprise, s’applique à démanteler et à évaluer des automobiles. Ses équipes estiment la qualité des produits, elles font des propositions de fabrication, elles suggèrent des façons pour améliorer la fabrication et réduire les coûts. Un intervieweur a qualifié Sandy de « gourou de la fabrication ». Lorsqu’on lui a demandé pourquoi Tesla produit des voitures électriques tellement meilleures avec des moyens financiers de beaucoup moindres que d’autres fabricants d’automobiles plus gros et plus anciens, sa réponse fut: « ils sont sérieux, d’autres compagnies se perdent dans la bureaucratie, et, elles manquent d’engagement ».

« La volonté » est définitivement un bon point de départ pour obtenir des résultats. La Chine est sérieuse concernant sa sécurité alimentaire. Ce qui me rappelle… Il y a quelques années, j’ai fait une présentation sur le biochar à l’Université internationale à Genève, une école de commerce où je prodiguais des cours sur l’environnement. Alors que toutes les missions diplomatiques des Nations unies avaient été invitées, seules deux jeunes femmes de la mission chinoise se présentèrent. Leur travaille consistait à prendre des notes, à collecter de l’information. Ma réflexion fut: « voici un pays engagé, sérieux dans son objectif d’obtenir des résultats ». La Chine produit aujourd’hui du biochar à partir de balles de riz dans 50 usines aux dimensions industrielles. La Chine est au devant, en production comme en science du biochar. La Chine est ‘sérieuse’ lorsqu’il est question du biochar.